mercredi 18 juin 2008

C'est mon histoire: « Ca s'est passé sur la plage, le dernier jour… »

Le dernier jour de ses vacances à la Réunion, à Saint Gilles, sur la plage de l’hermitage, Sabine croise le regard de Frédéric. Surprise: il est de nouveau là, le soir, à l’aéroport. Et ils montent ensemble dans l’ avion.….








J’étais arrivée sur la plage d e l’ Hermitage à 9 heure du matin . C’était mon dernier jour et je voulais en profiter. En face il y avait la barrière de corail. Derrière, la montagne. Le soleil commençait à chauffer, je nageais au milieu des poissons multicolores , je me disais que j’allais me retrouver dés le lendemain à Biarritz, dans mon salon de coiffure et cette perspective ne m’ amusait pas follement. Je suis sortie de l’eau, mon masque sur le nez , j’ai marché jusqu’à ma serviette, je me suis allongée à côté de mon amie Emilie. J’ai enlevé mon masque. Et là , je l’ai vu.


Il avait trente ans a peu prés. Comme moi. Il était installé juste derrière et me regardait d’un regard si fort, si perçant. C’en était presque intimidant. Je lui trouvais un charme fou. Pendant quinze jours aucun homme ne m’avait attirée et puis voilà….Je me disais : « pas de chance , juste quand je m’en vais, je rencontre quelqu'un ! » C’était l’heure du déjeuner, il s’est levé, il a secoué sa serviette toujours en me regardant. Il est parti, je le regardais s’éloigner dans les filaos . J’avais envie de lui courir après mais je ne pouvais pas, je me sentais paralysée. Il a complètement disparu , Emilie m’a dit pour me consoler : "ne t’en fais pas, vous allez sûrement vous retrouver ce soir à l'aéroport!"



Je n’y croyais pas, j’étais même sûre que je ne le reverrai plus jamais! Plus la journée s’avançait, plus je m’en voulais d’avoir été aussi timide, de ne pas lui avoir un geste, d e ne pas m’être levée pour lui parler. Le soir, je suis partie vers 18 heures 30. Je suis arrivée à l’aéroport de Saint-Denis deux bonnes heures avant le départ. J’entre dans le hall , la première personne que je vois, c’est lui. Je vais vers le comptoir d’ enregistrement, il me voit mais il ne réagit pas. J’entends un de ses amis dire: "ce n'est pas la fille de la plage?" Il y avait deux vols pour Paris à peu prés en même temps. L’un qui allait à Orly, l’autre à Charles de Gaulle. Je le vois disparaître….



L’aéroport de Saint Denis est assez petit et il n’était plus nulle part. Je me dis: « Tant pis pour lui, je ne vais pas me rendre folle pour un mec que je connaissais même pas le matin même! »Je décide d’aller boire un verre à l’étage, au bar. Je manque même rater l’avion, je n’ avais pas prévu qu’ils me retiendraient autant aux passage de sécurité. Donc, je me dépêche, je speede. J’arrive dans la salle d’embarquement et là, je le vois, je le retrouve . Prêt à embarquer . Il me voit lui aussi et soudain, il a un grand sourire, mais grand! Vous savez, ce sourire qui dit tout!


Je suis montée dans l’avion juste derrière lui. Je m’ installe. Il me regarde . Il souriait toujours, ses fossettes lui remontaient jusqu’aux yeux qui pétillaient. Il s’installe. Et puis il se relève , il vient me voir et il me dit : « ce n'est quand même pas un hasard si on se retrouve dans le même avion ! ". Je rougis . On discute. « Je m’appelle Frédéric… » me dit-il . Il était de Nîmes , je lui dis que je vis à Biarritz . Il doit retourner à sa place, il me dit : « Je pose mes affaires et je viens te retrouver…. » J’envoie un texto a Emilie : « Tu ne devineras jamais, je suis à côté de lui…. » L’hôtesse de l’air s’étonne: « mais vous vous connaissez ? » Je lui raconte toute l’histoire ,qu’ on a échangé des regards toute la matinée sur la plage , qu’on s’était perdus et qu’on vient de se retrouver. Elle me dit : « mais c’est génial…. Je vais voir si je peux vous mettre ensemble à l’arrière, après le décollage. Vous pourrez parler tranquilles… » .



Au début on était assez timides. « Est ce que t’as quelqu’un dans ta vie ? » « Non » « Moi non plus ». On était à l’arrière d e l’appareil, juste devant l’issue de secours. On mangeait des gâteaux que l’hôtesse nous apportait régulièrement .Il me racontait sa vie. Il était divorcé depuis deux ans, un divorce douloureux. Depuis , il n’avait plus eu d’histoire d’amour. Il était gentil. Il avait l’air tellement doux . Et si intelligent. Le s lumières se sont éteintes au moment où il me disait que je lui plaisais. On s’est embrassés . C’était bon, c’était sucré. Autour de nous tout le monde dormait… Il avait eu peur, me disait il de ne plus me voir après la plage. Il avait pensé que je venais d’arriver sur l'île , lui il était là depuis une semaine , il s’installait tous les jours au même endroit, sur cette plage , il se demandait pourquoi on ne s’était pas vus avant …. On passé une partie de la nuit à parler et à nous embrasser avant de regagner nos fauteuils tard, très tard, presque au matin .



On était le 27 novembre dernier . C’était un lundi matin. Depuis, tout a changé dans ma vie ….A l’aéroport, à la sortie, il m’a présenté ses deux frères qui étaient là avec lui et on est allés boire un café tous les quatre. Il m’a demandé : « Est ce que ça te tenterait qu’on se revoit, qu’ on continue ? » Et je lui ai répondu : « bien sûr ! » « Mais, tu sais, j’ai trois enfants ,je voulais te le dire, je veux tout de dire, je veux jouer franc jeu … » Moi: « c’est bien , ça ne me dérange pas … » « Bon , a-t-il fait : « Alors, je vais venir te voir à Biarritz ! » Il avait sa correspondance tout de suite, moi je devais attendre une heure pour Biarritz . A peine arrivée chez moi , vers 13 heures , j’ avais déjà un texto. Et le soir, il m’ a appelée : « j’arrive vendredi , si ça ne te dérange pas ! » J’étais tellement heureuse! C’est ce soir là, le vendredi , qu’ on on a fait l’amour la première fois. Il est arrivé à une heure du matin. On s’est aimés tout le week end et il n’ est reparti que le lundi matin à 4 heures.



Je n’avais plus eu de vraie grande histoire d’amour depuis mes 25 ans , je ne cherchais même plus . Et ça y était , j’avais trouvé! Il n’arrêtait pas de me dire que j’étais belle et que c’était merveilleux de m’avoir rencontrée.Et c’est vrai depuis que j’ai rencontré Fred, je me sens belle et la vie est redevenue merveilleuse ! C’est la Réunion qui nous réunis ! Ca fait 6 mois maintenant. On s’est fiancés . On est amoureux comme on ne l’a jamais été ni l’un ni l’autre. Et notre plus grand désir maintenant est de vivre ensemble . Je vais aller le rejoindre à Nîmes le premier juillet. Un moment, il s’est demandé s’il ne pourrait pas venir vivre et travailler à Biarritz. Lui, il est dans les voitures , Il a cherché un travail du côté de chez moi , mais à Biarritz , il n’y a rien . Là-bas, il n’y a pas de travail, c’est la qualité de la vie , c’est la planche de surf à l’arrière de la voiture, un point c’est tout! Alors c’est moi qui vais aller le rejoindre .



Je viens de donner ma démission du salon Jacques Dessange dans lequel je travaille. Le plus dur , ça va être de quitter mes amies de Biarritz : Pascaline, Nathalie , Geneviève, Coco, Cathy, toutes mes copines de la Gym. Fred a trois enfants , deux garçons de 13 et 11 ans . Et une fille de 16 ans . Il me les a présentés, en février. Ca s’est très bien passé . Et je vais tout faire pour que ça continue à bien se passer. Je suis originaire de la vallée d’Aspe, dans le Béarn, j’ ai amené Fred chez moi, dans ma vallée que ‘j ai quittée a 19 ans. Je lui ai présenté mes parents. Mon père est charpentier, ma mère fait des ménages. Je redoutais ça parce que je ne les vois pas souvent , mais mon père était content: il a vu qu’avec Fred , c’était du sérieux. On va s’installer tous les deux dans son appartement de Nîmes, route d’Avignon. J’aime bien, on entend les oiseaux le matin ! Après, on trouvera une maison ou quelque chose de plus grand. Maintenant je me demande si je ne vais pas en profiter pour changer de métier. Peut-être ouvrir un commerce, faire quelque chose avec lui. Nous sommes très complices, très complémentaire . Ce serait encore plus merveilleux si on arrivait à travailler ensemble.


ELLE/ Juin 2008/ Propos receuillis par Antoine SILBER

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